Le “Liboké”, en tant que plat et méthode de cuisson originaire du bassin du fleuve Congo, notamment en RDC et en République du Congo, s’inscrit ainsi dans le processus des emprunts linguistiques, à travers lequel un mot étranger intègre une nouvelle langue d’usage. Image d'illustration/Archives.

Le célèbre plat congolais “liboke” (au pluriel maboke), cuit à l’étouffée dans des feuilles de bananier, a officiellement intégré le Petit Larousse 2026. Une reconnaissance saluée par le ministère de la Culture de la République démocratique du Congo, qui y voit une mise en lumière d’un savoir-faire culinaire authentiquement congolais.

Préparé à base de poisson ou de viande marinés dans un mélange d’épices, puis soigneusement enveloppés dans des feuilles de bananier avant cuisson, le liboke s’invite aussi bien aux grandes célébrations qu’au quotidien, dans la street food kinoise, aux côtés du célèbre poulet mayo ou des brochettes kamundele.

Un plat emblématique

Sur les berges du fleuve Congo, à « Nzela ya mayi », Merdie Solo savoure ce plat avec fierté : « J’aime le liboke et, quand je mange ça, je me réfère à ma culture. »

Côté Brazzaville également, le plat est très apprécié. Son nom, issu de la langue bangala, signifie « paquet », en référence à sa forme une fois enveloppé dans les feuilles.

Liboke puise ses racines dans les « maboke », ces troupes théâtrales ambulantes qui incarnent l’art populaire congolais.Image d'illustration/Archives.© DW

Esther, vendeuse de liboke depuis 15 ans à Kinshasa, explique : « On découpe et lave le poisson, on pile les épices – ail, oignon, piment, ciboulette – avec un peu d’huile et d’eau. Le tout est enveloppé et cuit à l’étouffée. » Un plat vendu entre 10 000 et 15 000 francs congolais (environ 4 euros), souvent accompagné de chikwangue et de banane plantain.

Un met équilibré

Pour la diététicienne Monica Kabisa, le liboke est un plat sain : « Pour 100 grammes, il contient 569 kcal, 17 g de matières grasses dont 2,6 g d’acides gras saturés. Il est équilibré et adapté à tous. »

Si la reconnaissance lexicale du liboke a animé les réseaux sociaux, elle est restée plus discrète dans les rues de Kinshasa.

L’annonce s’inscrit toutefois dans un élan de valorisation du patrimoine culinaire congolais, alors que 150 nouveaux mots ont rejoint le Larousse 2026, disponible depuis le 21 mai.